Le Synode 2015, de l’opposition à la complémentarité

blog_1444310595Photo: Courtoisie Catholic News Service

Vous l’avez certainement remarqué, la programmation de S+L des dernières semaines est enrichie par nombre d’événements entourant le pape François et l’Église universelle. Nous sommes très fiers de participer à cette mondialisation de l’intérêt des catholiques de notre église particulière via nos diverses plateformes médiatiques. En effet, que ce soit à la télévision, sur Facebook ou Twitter, notre mission est de transmettre toutes les informations nécessaires pour vous faire participer à la prière et à la réflexion de toute l’Église.

Cette semaine, c’était le début de notre couverture spéciale du Synode ordinaire des évêques sur la famille. Pour l’occasion, nos journalistes Charles Le Bourgeois, Sébastian Gomes et Gabriel Chow ont l’extraordinaire possibilité d’assister au déroulement de cet événement de l’intérieur du grand hall synodal. Vous pouvez visionner tous les vidéos qu’ils ont produits jusqu’à maintenant sur notre chaîne Youtube ou à la télévision tous les soirs à 19h15. De plus, vous remarquerez que notre PDG, le père Thomas Rosica, est également sur place comme assistant porte-parole de langue anglaise de la Salle de Presse du Vatican.

Cette première semaine est aussi chargée que les différentes attentes entourant ce synode. Lundi matin, les évêques se sont retrouvés autour de Pierre pour discuter des différentes approches pastorales entourant la famille d’aujourd’hui. C’est donc après un mot de bienvenue du Cardinal André Vingt-Trois, une allocution du Cardinal Erdö et une intervention du pape François que les travaux ont commencé. Cette rencontre fraternelle, où les points de vue s’entrechoquent parfois, manifeste déjà certaines tendances qui existent dans l’Église tout particulièrement, en théologie.

En effet, l’année dernière, Mgr Durocher avait mentionné lors de la conférence de presse qu’il existait une distinction théologique, entre l’approche inductive et déductive. L’induction signifie faire découler les principes à suivre en se basant sur notre expérience et les cas concrets qui nous entourent alors que la déduction prend comme point de départ le principe général pour atteindre le particulier. Sans chercher à catégoriser toutes les interventions selon ces critères éclairants, mais insuffisants, Mgr Durocher a réaffirmé dans la conférence de presse de ce mardi, que les deux approches étaient toutes deux « complémentaires et nécessaires » . Contrairement à ce que la logique des médias propage, il ne faut donc pas limiter notre analyse au piège de la politique partisane, c’est-à-dire en voyant une contradiction lorsqu’il y a différence complémentaire. Cet élément de méthode, important pour les journalistes, l’est également pour les pères synodaux.

Le déroulement du Synode se déploie selon deux modes de rencontre. Dans un premier temps, les pères synodaux sont invités à livrer une intervention de 3 minutes devant impérativement porter sur un des trois documents de travail que sont les discours d’ouverture et de clôture du pape François lors du Synode 2014 et l’Instrumentum Laboris du Synode 2015 publié il y a quelques mois déjà. De cette façon, chacun des évêques présente à l’Assemblée générale sa contribution en développant un point auquel il pense pouvoir apporter quelque chose. Le déroulement se poursuit ensuite en petits groupes linguistiques, « circoli minores », permettant ainsi plus d’échanges entre évêques ainsi qu’une plus grande effectivité puisque les intervenants peuvent s’exprimer dans leur langue.

À partir de ma lecture de tous les documents officiels et de l’écoute des trois conférences de presse qui ont eu lieu jusqu’à maintenant, il m’apparaît évident que la première unanimité se trouve dans la commune bonne volonté des pères synodaux à apporter un éclairage nouveau aux grands défis des familles d’aujourd’hui. Cette bonne volonté s’est manifestée à plusieurs reprises. Par exemple, Mgr Chaput, archevêque de Philadelphie, a clairement manifesté que la tentative de description de la famille présente dans l’Instrumentum Laboris décrivait surtout «la réalité en occident ». Ce qui pourrait limiter la prise de parole des évêques venant de pays où certains problèmes propres à l’occident ne sont pas un défi important. En ce sens, Mgr Raphaël Balla Guilavogui, évêque de N’Zéréroré en Guinée, a accueilli très favorablement la mise au point du Pape mardi qui, s’adressant à l’Assemblée Générale, a demandé à ce que le Synode « ne soit pas focalisé sur la question de l’accès à l’Eucharistie des divorcés et remariés civilement ».

Le synode 2015 sera certainement l’occasion pour les évêques des quatre coins de la planète d’apprendre davantage sur les différentes réalités de la famille aujourd’hui. Que ce soit par la prière, les amitiés qui se créeront ou par les échanges vifs sur des sujets d’actualité, cette expérience synodale sera certainement l’occasion pour les évêques non seulement d’ouvrir leur cœur à la pluralité des réalités ecclésiales mais également de se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint qui seul peut guider les orientations pastorales vers la réalité des personnes de notre temps. De notre côté à Sel et Lumière, nous serons fidèles au poste pour vous apporter la meilleure couverture possible de cet événement incontournable pour l’Église et notre monde.

Secured By miniOrange