<\/span><\/p>\r\n

R\u00e9flexion biblique pour le cinqui\u00e8me dimanche de Car\u00eame Ann\u00e9e B - 29 mars 2009<\/p>\r\n\r\nP. Thomas Rosica, csb\r\n\r\nLe 5i\u00e8me dimanche de car\u00eame (Ann\u00e9e B) nous invite \u00e0 fixer notre regard sur J\u00e9sus, le pr\u00eatre mod\u00e8le, souffrant, compatissant et solidaire de l\u2019humanit\u00e9. Premi\u00e8rement, consid\u00e9rons l\u2019\u00c9vangile de Jean au chapitre 12 : l\u2019apog\u00e9e du minist\u00e8re public de J\u00e9sus. C\u2019est le dernier acte officiel avant les \u00e9v\u00e9nements de sa passion, dimanche prochain. Il y a les gentils, les non-Juifs, qui cherchent J\u00e9sus pour la premi\u00e8re fois. Ils ne viennent pas simplement pour lui jeter un regard, avoir une \u00ab audience g\u00e9n\u00e9rale \u00bb avec lui, mais plut\u00f4t pour le \u00ab voir \u00bb. Dans l\u2019\u00e9vangile de Jean, \u00ab voir \u00bb J\u00e9sus c\u2019est l\u2019\u00e9quivalent de croire en lui. Quelle simple et cependant combien stup\u00e9fiante demande : \u00abMonsieur, nous voudrions voir J\u00e9sus \u00bb Jn 12, 21.\r\n\r\nAu travers de la totalit\u00e9 des \u00c9critures, hommes et femmes ont d\u00e9sir\u00e9 voir Dieu, contempler son apparence, sa beaut\u00e9 et sa gloire. Combien de fois dans les psaumes demandons-nous de voir la face de Dieu ? \u00ab Que ton visage illumine ton serviteur \u00bb (Ps 119, 135). Non seulement nous supplions de voir le visage de Dieu, mais il nous est demand\u00e9 de le faire. \u00ab Cherchez ma face \u00bb, dit le Seigneur (Ps 27,8). Nous ne pouvons pas faire semblant, il nous est demand\u00e9 de chercher la face de Dieu. Puis, commencent les lamentations. \u00ab Ne me cache pas ta face \u00bb (Ps 102, 2). \u00ab Pourquoi caches-tu ton visage, Seigneur ? \u00bb (13,2). Nous supplions, nous cherchons mais nous ne pouvons pas trouver le visage de Dieu. Ensuite nous sommes \u00e9perdus. Mo\u00efse, parlant comme un ami parle \u00e0 un ami, a demand\u00e9 \u00e0 Dieu de voir son visage. Mais Dieu lui a r\u00e9pondu : \u00ab Tu ne peux pas voir mon visage; car personne ne pourra voir mon visage et vivre \u00bb (Exode 33,20).\r\n\r\nQuand nous demandons dans les psaumes \u00e0 voir le visage de Dieu, nous demandons de voir r\u00e9ellement Dieu comme il est vraiment, de contempler les profondeurs de Dieu. Dans le dernier chapitre du dernier livre des \u00c9critures, il est \u00e9crit : \u00ab Ils verront sa face \u00bb (Apocalypse 22,4). Nous voyons le visage de Dieu r\u00e9v\u00e9l\u00e9 dans la personne de J\u00e9sus de Nazareth. D\u00e9sirons-nous voir le visage de Dieu souvent ? O\u00f9 trouvons-nous sa face aujourd\u2019hui ? Que faisons-nous lorsque finalement nous voyons le visage de J\u00e9sus ?\r\n\r\n<\/strong>\r\n\r\n\u00ab Voir J\u00e9sus \u00bb dans le jardin des souffrances<\/strong>\r\n\r\nL\u2019auteur de la lettre aux H\u00e9breux est rempli des pens\u00e9es et de la th\u00e9ologie de Paul et de Jean, mais il contemple aussi l\u2019agonie de J\u00e9sus dans le jardin en lien avec les sacrifices offerts au temple et la pr\u00eatrise selon les \u00c9critures. L\u2019Ancien Testament n\u2019a jamais imagin\u00e9 de demander au grand pr\u00eatre d\u2019\u00eatre comme ses fr\u00e8res et s\u0153urs, mais \u00e9tait au contraire soucieux de le s\u00e9parer des autres. Une attitude de compassion envers les p\u00e9cheurs semblait \u00eatre incompatible avec la pr\u00eatrise de l\u2019Ancienne Alliance. De plus, aucun texte n\u2019a jamais sp\u00e9cifi\u00e9 que le grand pr\u00eatre serait libre de tout p\u00e9ch\u00e9.\r\n\r\nL\u2019\u00e9pitre aux H\u00e9breux (5, 7-9) nous pr\u00e9sente un type diff\u00e9rent de pr\u00eatrise, celle d\u2019une extraordinaire compassion et solidarit\u00e9. Durant sa vie terrestre, J\u00e9sus a partag\u00e9 notre chair et sang, pleurant dans ses pri\u00e8res et versant des larmes silencieuses. Il a exp\u00e9riment\u00e9 toutes nos difficult\u00e9s. Il est un homme \u00e9prouv\u00e9 ; il conna\u00eet notre condition de l\u2019int\u00e9rieur et de l\u2019ext\u00e9rieur , c\u2019est seulement par cela qu\u2019il a acquis une profonde capacit\u00e9 \u00e0 compatir. C\u2019est la seule sorte de pr\u00eatrise qui fait une diff\u00e9rence, et cela en vaut la peine depuis toujours.\r\n\r\nQue cette image de J\u00e9sus nous enseigne-t-elle aujourd\u2019hui ? Loin de cr\u00e9er un abysse entre J\u00e9sus-Christ et nous-m\u00eames, nos propres \u00e9preuves quotidiennes et faiblesses sont devenus le lieu privil\u00e9gi\u00e9 de notre rencontre avec lui, et non seulement avec lui, mais avec Dieu lui-m\u00eame. La cons\u00e9quence en est que d\u00e8s aujourd\u2019hui, pas l\u2019un de nous peut se pencher sur une situation douloureuse sans trouver que Christ est, par ce fait, de notre c\u00f4t\u00e9. J\u00e9sus \u00e9tait \u00ab \u00e9cout\u00e9 \u00e0 cause de son autorit\u00e9 ou sa pieuse soumission \u00bb. Et nous recevons la consolation que nous aussi pourrons \u00eatre \u00e9cout\u00e9 \u00e0 cause de notre propre pers\u00e9v\u00e9rance dans la pri\u00e8re, notre respect devant Dieu et notre pieuse soumission \u00e0 sa volont\u00e9 pour nous\r\n\r\n<\/strong>\r\n\r\nVoir J\u00e9sus dans la souffrance et la mort du pape Jean-Paul II<\/strong>\r\n\r\nNous lisons aujourd\u2019hui dans ce passage d\u2019\u00e9vangile que le les Grecs s\u2019adressent en premier \u00e0 Philippe qui est du village de Bethsa\u00efde au bord de la Mer de Galil\u00e9e. \u00ab Philippe alla le dire \u00e0 Andr\u00e9, puis ensemble ils le dirent \u00e0 J\u00e9sus\u00bb (Jn 12,22). Pour voir J\u00e9sus, l\u2019un doit \u00eatre conduit \u00e0 lui par un ap\u00f4tre. Le t\u00e9moignage de ceux qui ont v\u00e9cu avec lui, \u00e0 ses cot\u00e9s, nous le montre et nous ne pouvons rien faire sans ce t\u00e9moignage.\r\n\r\nNous avons besoin des \u00e9crits apostoliques, sp\u00e9cialement des \u00c9vangiles, transmis par la tradition, de laquelle nos parents, pr\u00eatres, diacres, enseignants, cat\u00e9ch\u00e8tes, pr\u00eacheurs et autres croyants sont les t\u00e9moins et les porteurs de la Bonne Nouvelle. Combien important et n\u00e9cessaire est-il de reconna\u00eetre ces personnes-cl\u00e9s dans nos vies qui sont des t\u00e9moins vivants et des liens \u00e0 la tradition et \u00e0 la Bonne Nouvelle de J\u00e9sus ! L\u2019une de ces personnes pour des millions de gens dans le monde \u00e9tait Karol Wojtyla, l\u2019homme que nous connaissons comme Jean Paul II.\r\n\r\nIl y a quatre ans cette semaine, le monde assistait publiquement \u00e0 l\u2019agonie et \u00e0 la passion de ce successeur de Pierre. Alors que nous comm\u00e9morons le 4e anniversaire de la mort de Jean-Paul II le 2 avril, je ne peux pas m\u2019emp\u00eacher de rappeler ces jours si \u00e9mouvants et voir combien il nous a r\u00e9v\u00e9l\u00e9 le visage de Dieu et l\u2019image de J\u00e9sus crucifi\u00e9.\r\n\r\nL\u2019une des plus puissantes le\u00e7ons qu\u2019il nous a enseign\u00e9es dans le cr\u00e9puscule de son pontificat fut que chacun doit souffrir, m\u00eame le Vicaire du Christ. Plut\u00f4t que de cacher ses infirmit\u00e9s, comme la plupart des gens font, il a laiss\u00e9 le monde entier voir ce qui lui arrivait. Au dernier moment de sa vie, l\u2019athl\u00e8te \u00e9tait immobilis\u00e9, la voix bourrue si distinctive s\u2019est tue et la main, qui a produit tant d\u2019encycliques, incapable d\u2019\u00e9crire. Mais rien ne fit faiblir Jean-Paul II, m\u00eame la maladie d\u00e9gradante cach\u00e9e derri\u00e8re un masque de Parkinson ou ultimement, son incapacit\u00e9 \u00e0 parler et se mouvoir. Beaucoup croient que le plus puissant message qu\u2019il pr\u00eacha fut quand les mots et les actions lui manquaient.\r\nL\u2019un des moments inoubliables et formateurs de ces derniers jours eut lieu la nuit du Vendredi saint 2005, pendant que le Pape, assis dans sa chapelle priv\u00e9e au Vatican, regardait le chemin de Croix, diffus\u00e9 \u00e0 la t\u00e9l\u00e9vision, depuis le Colis\u00e9e de Rome. \u00c0 la station comm\u00e9morant la mort du Seigneur, une cam\u00e9ra montra le Pape embrassant la croix dans ses mains avec sa joue tout contre le bois. Son acceptation de la souffrance et de la mort n\u2019eurent pas besoin de mots. L\u2019image parlait d\u2019elle-m\u00eame.\r\n

\r\n\r\nQuelques heures avant sa mort, les derniers mots audibles du pape Jean-Paul II furent : \u00ab Laissez-moi aller \u00e0 la maison du P\u00e8re \u00bb. Dans l\u2019intimit\u00e9 de la pri\u00e8re, alors que la messe \u00e9tait c\u00e9l\u00e9br\u00e9e au pied de son lit et que les foules pleines de ferveur chantaient plus bas sur la place St-Pierre, il est mort \u00e0 21 h 37 le 2 avril. \u00c0 travers sa passion publique, souffrance et mort, ce saint pr\u00eatre, successeur des Ap\u00f4tres, et Serviteur de Dieu, nous a montr\u00e9 le visage de J\u00e9sus d\u2019une mani\u00e8re remarquable.\r\n

<\/p>","post_title":"Contemplant le visage de J\u00e9sus","post_excerpt":"","post_status":"private","comment_status":"open","ping_status":"open","post_password":"","post_name":"contemplant-le-visage-de-jesus","to_ping":"","pinged":"","post_modified":"2019-02-27 10:23:53","post_modified_gmt":"2019-02-27 15:23:53","post_content_filtered":"","post_parent":0,"guid":"http:\/\/www.seletlumieretv.org\/blogue\/?p=690","menu_order":0,"post_type":"post","post_mime_type":"","comment_count":"0","filter":"raw"}