François et la miséricorde

Charles Le Bourgeois

18 décembre 2015
POPE GENERAL AUDIENCE
« La miséricorde change le monde. Elle le rend moins froid et plus juste » annonçait déjà le pape François au début de son pontificat en mars 2013, lors de son premier angélus. Depuis, il n’a cessé de nous exhorter à la miséricorde, de la proclamer ici et là, à Rome et aux 4 coins du monde durant ses voyages apostoliques. Aujourd’hui, il consacre une année jubilaire sur ce thème.
C’est un des points centraux de son pontificat : une Église miséricordieuse qui sort d’elle-même pour rejoindre les périphéries à la rencontre des plus nécessiteux, en leur portant la tendresse de Dieu. Une Église à l’image d’un hôpital de campagne aux portes grandes ouvertes pour accueillir et soigner, comme une mère, les blessures de ses enfants blessés, avec l’huile de la miséricorde. Une Église en sortie, attentive aux cris des plus petits pour donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers. Pour conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts.
C’est par ces gestes et ces petites attentions que le Pape nous exhorte à répandre l’huile de la Miséricorde. Pour ne pas tomber dans l’indifférence humiliante, le souverain Pontife nous appelle à sortir de notre confort, et à ouvrir nos yeux pour voir les misères du monde, les blessures de nos frères privés de dignité. « Que le cri de ces frères devienne le nôtre, et qu’ensemble nous puissions briser la barrière d’indifférence qui règne souvent en souveraine pour cacher l’hypocrisie et l’égoïsme » implore le souverain pontife qui désire « que les lieux où l’Église se manifeste deviennent des îles de miséricorde au milieu de cette mer d’indifférence ».
Pour le pape, cette année de la miséricorde est « le moment d’écouter pleurer les innocents dépouillés de leurs biens, de leur dignité, de leur affection, et même de leur vie ». Il voit même en ce jubilé un « moment favorable pour changer de vie ».
Avant même d’être Pape, Bergoglio avait choisi la miséricorde comme programme de vie. Il en fit l’expérience dès l’âge de 17 ans, lors d’une confession à travers laquelle il ressentit l’appel à la vie religieuse. En devenant archevêque de Buenos Aires il avait alors choisi pour devise épiscopale « Miserando atque eligendo » (Misericorde et élection).