Face aux menaces terroristes, les catholiques de France ne cèdent pas à la peur

Charles Le Bourgeois

24 avril 2015
Eglise France
« Les menaces terroristes ont pour objectif de semer la peur, les catholiques n’y cèderont pas ». Par cette déclaration, la Conférence des Évêques de France appelle à l’apaisement après l’arrestation, dimanche dernier, d’un homme soupçonné de préparer des attentats contre des églises à Villejuif, en banlieue parisienne. «  À ce jour, écrit la Conférence dans un communiqué publié mercredi, les éléments connus concernant ces attentats déjoués semblent accréditer la thèse d’une initiative isolée et doivent permettre de garder une attitude calme ».
Les évêques de France estiment donc « prématuré » de demander un renforcement de la protection des lieux de cultes catholiques. D’autant plus qu’il est « impossible de protéger toutes les églises de France » (plus de 45000) a commenté l’archevêque de Paris.
Le Cardinal André Vingt-Trois appelle toutefois à ne pas céder au « piège que tendent les réseaux terroristes de transformer leurs actions ou projets en une sorte de surenchère médiatique permanente ». « Nous ne sommes pas sur terre pour devenir les ennemis les uns des autres ».
Même son de cloche chez l’évêque du diocèse Créteil. Plus de trois mois après les attentats de janvier à Paris, Mgr Michel Santier refuse de voir dans cette nouvelle tentative un malaise entre les communautés. « Céder à la peur c’est donner raison à ceux qui préméditent de tels actes ignobles » a-t-il commenté. Dans une interview accordée à Radio Vatican il estime par ailleurs que « le seul rempart que nous pouvons donner, c’est le signe que donne le pape François, c’est à dire le signe de la fraternité entre les différentes confessions chrétiennes et les différentes communautés croyantes. C’est le rempart de l’amour, de la miséricorde et de la fraternité qui protègera le mieux, qui empêchera que ce climat de haine et de violence ne se propage ».
« Vouloir s’en prendre à une église, c’est s’en prendre à un symbole de la France, c’est l’essence même de la France qu’on a sans doute voulu viser » a pour sa part déclaré le premier ministre Manuel Valls, après avoir visité les deux églises évoqués dans le projet d’attentat.
Depuis, les investigations ont permis d’établir l’implication du suspect dans le meurtre de la jeune maman de 32 ans, Aurélie Châtelain, qui a eu le malheur de se trouver sur la route du terroriste présumé. Sid Ahmed Ghlam, algérien de 24 ans, "féru en informatique", était visiblement attiré par le djihad. Connu des Renseignements, il avait tenté par deux fois de se rendre en Syrie où il était encore en contact avec un homme qui lui aurait demandé de « cibler particulièrement une église ».
Et le Premier Ministre de conclure : aller à la messe, c’est « la plus belle, la plus forte des réponses que nous devons apporter au terrorisme ».